Qu’est-ce que le Covid Long ?
On parle de Covid Long, parfois appelé syndrome Covid chronique ou syndrome post-Covid-19, lorsque, après une infection par le SRAS-CoV-2, les symptômes persistent pendant plus de 12 semaines. Le Covid Long est une maladie multi-systémique hautement débilitante avec des symptômes fluctuants. L’OMS définit le Covid Long par la persistance ou le développement de nouveaux symptômes 3 mois après l’infection initiale par le SRAS-CoV-2, ces symptômes durant au moins 2 mois sans autre explication. Si les causes et mécanismes du caractère chronique de la maladie sont encore mal compris, la recherche fondamentale a démontré qu’il y aurait une persistance virale latente des semaines, des mois, voire des années après l’infection chez la plupart des patients. Il s’agit vraisemblablement d’une virose chronique qui crée une encéphalite par neuroinflammation vasculaire, une dysrégulation immune, un dérèglement du microbiote (dysbiose), un dysfonctionnement du système nerveux autonome et des troubles de la coagulation. Le terme Covid Long est utilisé pour caractériser une présence de symptômes durant plus de 4 semaines. Selon la Haute Autorité de santé, 10 % des personnes ayant contracté la Covid-19 ont encore des symptômes plus de 6 mois après. La réactivation de certains virus, tel qu’Epstein-Barr (la mononucléose), dormants expliquerait l’origine de la plupart de ces symptômes, notamment la fatigue chronique.
Mécanismes hypothétiques de la pathogenèse du Covid Long, notamment la dérégulation immunitaire, la perturbation du microbiote, l’auto-immunité, les anomalies de la coagulation et de l’endothélium, et la signalisation neurologique dysfonctionnelle. Long COVID: major findings, mechanisms and recommendations by Hannah Davis et al. 2023
Qui est vulnérable au Covid Long ?
Il n’y a pas de lien direct entre la gravité du Covid Long et la gravité de l’infection initiale. Bien que les patients hospitalisés courent un risque plus élevé, la plupart des patients atteints de Covid Long présentent des infections initiales légères (voire asymptomatiques). Les enfants, originellement plutôt épargnés par les formes graves de la Covid, y sont également vulnérables. Les femmes sont, pour des raisons encore mal comprises, environ deux fois plus affectées que les hommes.
Symptomatologie
Des symptômes secondaires surgissent après l’infection pour les formes longues de la maladie. Les deux symptômes les plus fréquents sont l’asthénie (une fatigue très anormale, un épuisement profond) et une dyspnée (essoufflement). Mais ils peuvent être également accompagnés par des céphalées (mal de tête), une parésie (faiblesse musculaire), une anosmie (perte d’odorat), une agueusie (perte du goût) ou un brouillard cérébral (pouvant traduire des dysfonctionnements cognitifs). Les dernières études ont recensé plus de 200 symptômes différents au sein des groupes de patients, ce qui rend la maladie complexe à diagnostiquer.
Selon une enquête réalisée au sein de notre communauté, il a été observé que ces manifestations symptomatologiques sont polymorphes et varient d’une personne à l’autre. Elles peuvent être d’ordre ORL (vertiges, vision troubles, acouphènes,…), digestive (constipation, diarrhées, mal au ventre, reflux œsophagien, …), dermatologique (démangeaisons, purpura, engelures,…), neurologique (paresthésie, myoclonie, fasciculation, maux de tête, nuque raide, vertige, « brouillard cérébral »,. état de confusion, dysautonomie,…), pulmonaire (douleur thoracique, essoufflement, hypoxie, embolie pulmonaire,…), cardiaque (POTS, tachycardie, arythmie, péricardite, myocardite, infarctus, …), psychiatriques (insomnie, déréalisation, dépression,…), vasculaire (thrombose veineuse, embolie,…) etc. Une altération de l’état général, notamment une grande fatigue, provoque chez certains patients des états dépressifs et d’anxiété.
Quels organes sont touchés par le Covid Long ?
Tous les organes peuvent être touchés, certains plus que d’autres selon les profils symptomatologiques.
Diagnostic
A ce jour, il est compliqué d’établir un diagnostic précis du fait du caractère très hétérogène de la maladie et de l’absence de test de dépistage. Pour approfondir le diagnostic, il faut demander :
- un IRM cérébral
- une Scintigraphie au Technétium, qui peut montrer des troubles du flux vasculaires,
- Un PET scan qui peut révéler une une atteinte hypométabolique cérébrale
- certaines analyses de sang qui sont recommandées (formulaires dans les documents à télécharger ci-dessous)
Toutefois, certaines équipes de recherche travaillent activement à l’élaboration de biomarqueurs qui permettent de diagnostiquer la maladie, telle que l’équipe de le Rega instituut (KU Leuven) dirigée par Johan Van Weyenbergh, un partenaire que l’association soutient.
Enfin, notez qu’il est courant que les tests PCR, les angioscanners et les sérologies soient négatifs. Cela ne constitue en aucun cas une raison valable pour arrêter le suivi. Seul votre état clinique doit être pris en compte pour le moment.